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L'agriculture biologique peut-elle nourrir l'Europe en 2050 ?

Chaque année, le nombre de parcelle agricole a passé en agriculture biologique ne cesse d'augmenter, une agriculture meilleure pour l'environnement et pour la biodiversité. Mais alors ce modèle agricole plus respectueux de l'environnement et de la biodiversité pourrait-il nourrir l'Europe d'ici 2050 ?



Qu'est ce que l'agriculture biologique ?

L'agriculture biologique s'oppose à l'agriculture traditionnelle en privilégiant l'environnement et la biodiversité à la rentabilité. En effet, comme l'écrit le Ministère de l'Agriculture, l'agriculture biologique se distingue avec de « meilleures pratiques environnementales, le respect de la biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l’application de normes élevées en matière de bien-être animal. » L'agriculture biologique interdit également les « OGM et restreint strictement l’utilisation des produits chimiques de synthèse ».

Les agriculteurs utilisent donc plusieurs alternatives pour garder un taux de production suffisant, comme la rotation des cultures, les engrais naturels (fumier, lisier...), mais également en semant des couverts végétaux où on y trouvent par exemple des légumineuses qui permettent de capter l'azote (dont les plantes se nourrissent) pour les futures cultures. Néanmoins, l'agriculture biologique reste (évidemment) moins rentable que l'agriculture traditionnelle puisqu'elle n'utilise pas d'engrais de synthèse. L'agriculture biologique aurait donc, en moyenne, un rendement 19% inférieur (source : Ponisio et al. 2024 / Le Monde) par rapport à l'agriculture traditionnelle. Un modèle en inéquation avec la surconsommation actuel de la société.


Source et crédit : Cour des Comptes Européenne.

Quelle est la situation de l'agriculture biologique aujourd'hui ?


Selon un rapport de la Cour des comptes européenne l'agriculture biologique représentait en 2022, 10.5% des terres agricoles dans l'Union Européenne. Un nombre que l'UE veut voir augmenter puisqu'elle souhaite voir 25% de ces terres agricole en agriculture biologique d'ici 2030. Pour ce faire, l'Union Européenne investit massivement dans la filière biologique. En effet, selon elle : « au cours de la période 2014-2022, les agriculteurs ont perçu environ 12 milliards d’euros au titre de la politique agricole commune (PAC) pour soutenir les pratiques de l’agriculture biologique. » Mais cela ne suffit pas car pour atteindre « l’objectif de 25 % d’ici à 2030 fixé par l’UE. [...] le taux de croissance annuel actuel de l’agriculture biologique devrait doubler. »

Actuellement, la répartition des terres agricoles biologiques au sein de l'UE est profondément improportionnelle. En effet, en 2022 seulement 4 Etats membres de l'UE (sur les 26) représentaient 56% des terres agricoles cultivées en bio (voir schéma ci-dessous).

Source et crédit : Cour des Comptes Européenne et Eurostat.

Evidemment, en plus de l'objectif fixé par l'Union Européenne, il faut ajouter les objectifs nationaux propre à chaque Etat de l'UE (voir schéma ci-dessous).


Source et crédit : Cour des Comptes Européenne et Eurostat.

Pouvons alors nous espérer que l'agriculture biologique puisse nourrir l'ensemble des européens d'ici 2050 ?


Cette question, des chercheurs au CNRS se la sont posées en 2022. Trois principaux axes ressortent pour nourrir la population en 2050 avec « un système agro-alimentaire biologique et durable [permettant] une cohabitation équilibrée entre agriculture et environnement » (voir schéma ci-dessous).

Le premier axe cible directement les consommateurs. En effet, pour arriver à cet objectif d'une agriculture biologique nourrissant les européens, il faudrait réduire notre consommation de produits animales, ce qui permettrait de réduire l'importation de cultures comme le soja, ainsi que de réduire les parcelles cultivées pour alimenter le bétail, qui seraient donc utilisées pour nourrir la population.

Le deuxième axe s'attaque lui à la manière dont on cultive. Selon cette étude du CNRS, il faudrait donc élargir l'application de l'agroécologie comme la rotation des cultures, déjà utilisée en agriculture biologique ou en agriculture de conservation (voir notre article sur le sujet).

Enfin, le dernier axe consiste à rapprocher la culture et l'élevage, ce qui permettrait donc d'optimiser l'utilisation des déjections animales comme engrais naturel.


Source : CNRS. // Crédit : Gilles Billen.

Vous l'aurez compris, il semble possible mais très utopique d'arriver à nourrir les européens d'ici 2050 avec une agriculture éco-responsable, alors que l'objectifs de 25% des terres agricoles de l'UE en agriculture biologique semble déjà difficilement réalisables. Néanmoins, des études comme celle du CNRS montre que cet objectif est tout à fait réalisable si nous changeons drastiquement notre manière de consommer et de produire. Il ne faut également pas oublier que l'agriculture biologique prend néanmoins de plus en plus de place dans le marché de la consommation. Désormais, chaque supermarché a un rayon réservé à l'agriculture biologique, symbole du développement de cette agriculture responsable.


Journaliste : E. COLIN

Sources :

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