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L'Histoire du "Concorde".

Dernière mise à jour : 1 avr. 2024

Symbole d'une réussite, il a permis à la France et à l'Angleterre de dominer l'aéronautique civile.

Voici l'histoire du Concorde.



Dans les années 1960, le monde est divisé en deux blocs : d'un côté les Etats-Unis et l'Europe de l'Ouest (l'OTAN), et de l'autre la Russie et l'Europe de l'Est (pacte de Varsovie). Les Etats-Unis revendiquent un monde libre et capitaliste, alors que l'URSS revendiquent l'idéologie communiste. Or, c'est dans ce contexte qu'en 1963, le Royaume-Uni et la France se lancent dans un projet faramineux : devenir les maîtres de l'aviation civile. Pour ce faire, ils décident de construire le premier avion commercial supersonique : le Concorde. Celui-ci étant un avion binational, l'élaboration de l'engin sera réalisée par "Sud Aviation" côté Français, et la "BAC" côté anglais. "Sud Aviation" s'occupera du fuselage et la "BAC" de la motorisation.


L'usine Sud-Aviation de Saint-Martin-du-Touch, où ont été construits les Concorde français.

Le 2 mars 1969, après plusieurs années d'investissements, d'études et de construction, Concorde effectue son premier vol devant des centaines de journalistes émerveillés venus observer ce bijou technologique. Ce premier vol dure 29 minutes et donne par ailleurs naissance au plus long programme d'essai de l'aéronautique civile.


Le premier vol du Concorde le 2 mars 1969, à l'aéroport Toulouse-Blagnac. L'avion était piloté par André Turcat.
L'équipage complet du premier vol (de gauche à droite) : Henri Perrier, Jacques Guignard, André Turcat et Michel Rétif.

Presque 6 mois après le premier vol de "l'oiseau blanc", Concorde franchit le mur du son (1 200 km/h) le 2 octobre 1969.

Le 4 novembre 1970, l'avion franco-britannique dépasse cette fois-ci la vitesse tant attendue de mach 2 (2 400 km/h). Cette vitesse est maintenue pendant 53 minutes.


Un Concorde au décollage.

Mais cet avion rencontre vite deux énormes problèmes. Premièrement, le bruit de l'aéronef est assourdissant. Pas étonnant, puisque l'avion est équipé de 4 moteurs Olympus fournis par Snecma et Rolls-Royce. Cette difficulté rend interdit le vol de l'avion sur le territoire américain jusqu'au 20 septembre 1973.


Turboréacteurs Rolls-Royce Snecma Olympus 593 au Sinsheim Technik Museum.

Deuxièmement, le Concorde a une consommation de carburant vertigineuse de 14 litres par passager pour 100 kilomètres. Or en 1973, en plus de la prise de conscience du dérèglement climatique, a lieu un important choc pétrolier. Toutes les compagnies annulent par conséquent leurs investissements et donc leurs achats de Concorde. Seul "Air France" et "British Airways" commercialiseront l'avion supersonique.

Malgré cela, le Concorde obtient son certificat de navigabilité en 1975 et effectue son premier vol commercial le 21 janvier 1976.


Carnet de bord, certificat de navigabilité et manuels de vol exposés sur le Concorde G-BBDG au musée de Brooklands.

Le 15 juin 1979, soit 3 ans et demi après son premier vol commercial, un grave accident a lieu. Les pneus de l'aéronef éclatent. Heureusement, cet accident est sans gravité, mais "l'oiseau blanc" n'aura pas la même chance 21 ans plus tard...


Le 25 juillet 2000 sera une journée noire pour l'aéronef franco-britannique, car celui-ci connaitra un terrible accident après avoir quitté le tarmacs de Paris Charles de Gaulle.

À 16h42, le concorde du vol Air France 4590 en direction de New-York décolle de l'aéroport de Roissy. Très vite les choses se compliquent pour l'aéronef. À 16h43, la tour de contrôle sud avertit l'équipage "Air France 4590 vous avez des flammes !... vous avez des flammes derrière vous". Ce à quoi l'équipage répond "Bien reçu". Cependant il était trop tard. L'avion avait atteint la vitesse de "non-retour", Concorde devait décoller. Le commandant décide de couper le moteur numéro 2. L'avion subit une perte de poussée et arrive à se maintenir à seulement 30 mètres du sol. L'avion menace de s'écraser. L'équipage comprend qu'il n'arrivera pas a revenir sur l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. À 16h44, l'équipage décide donc d'essayer d'atterrir au Bourget "On essaye Le Bourg..(Communication interrompue). 45 secondes plus tard, les 109 personnes s'écrasent sur un hôtel à Gonesse, en Île-de-France. Aucun n'a survécu. Le crash causa également la mort de 4 personnes à l'hôtel Hotelissimo de Gonesse.


Mémorial à Gonesse.
Mémorial à Gonesse.

Selon l'enquête, l'accident serait dû à un DC-10. L'avion qui a décollé peu de temps avant le Concorde aurait fait tomber une lamelle en titane qui aurait heurté le train gauche du Concorde. Par la suite, les débris du pneu auraient causé une onde de choc qui aurait entrainé la fuite du réservoir (aile gauche). Les débris auraient également coupé les câbles. Cela aurait empêché l'équipage de rentrer le train d'atterrissage, causant une perte aérodynamique.

Cette succession d'évènements malencontreux fût la cause de ce tragique accident.


Le train d'atterrissage principal gauche du Concorde au musée du Bourget.

Evidemment, peu de temps après l'accident, l'intégralité des certificats de navigabilité du Concorde ont été retirés.

Cependant, tout a été mis en œuvre pour que "l'oiseau blanc" redécolle. Michelin a retravaillé les pneus, promettant qu'ils étaient increvables. Le dessous des ailes a été renforcé pour s'assurer qu'une nouvelle fuite des réservoirs n'ait pas lieu.

Tout ce travail a été récompensé dans un premier temps, car Concorde obtient de nouveau son certificat de navigabilité. En réalité la carrière du Concorde est déjà scellée. Les passagers sont réticents à emprunter l'avion comme moyen de transport à la suite des attentats du 11 septembre 2001. L'avion n'est donc plus rentable. De plus, Airbus avait décidé de ne plus assurer l'entretien des Concordes. Toutes ses mesures obligeront donc Air France et British Airways à arrêter sa commercialisation.


Un Concorde britannique au-dessus de Bristol lors de son dernier vol.

Le 24 Octobre 2003, Concorde se posa pour la dernière fois après avoir fait rêver des milliers de personnes durant près de 34 ans.


Un Concorde dans la courte livrée d'Air France, aux couleurs de la marque de boisson Pepsi, en avril 1996.

L'Histoire du Concorde est celle d'un avion ayant fait rêver des milliers de gens et étant le symbole d'une forte industrie aéronautique franco-anglaise. Malheureusement, celui-ci n'a jamais été là où il souhaitait être, seulement 14 Concordes ont été commercialisés (7 par Air France et 7 par British Airways). Concorde reste cependant, l'avion civil le plus rapide car il reliait Paris - New York en 3h30, contre plus de 6h aujourd'hui encore.



Rédacteur : Esteban Colin

2 commentaires

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Sylvian Colin
Sylvian Colin
16 mars 2024
Noté 5 étoiles sur 5.

Très intéressant, je pensais que le Concorde était seulement français...

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Alexandra THIBAULT
Alexandra THIBAULT
16 mars 2024
Noté 5 étoiles sur 5.

Bravo pour cet article !!

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