Les contrôles antidopage dans le cyclisme.
- E. Colin
- 8 août 2024
- 3 min de lecture
La 111ème édition du Tour de France s'est terminée il y a quelques semaines. Une édition marquée par la forte domination du coureur slovène Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) qui a remporté le classement général avec plus de 6 minutes sur son rival Jonas Vingeggard (Team Visma Lease a bike). Le leader d'UAE Team Emirates a également remporté 6 étapes (sur les 22 que comptait cette édition). Evidemment de telles performances interrogent et beaucoup soupçonnent le slovène de dopage alors que de nombreux vainqueurs de la « grande boucle » ont vu leur titre retiré comme Lance Armstrong à la suite de contrôles antidopage positifs.

Combien de fois sont contrôlés les cyclistes ?
« Aujourd'hui, sur le Tour de France, le maillot jaune est testé tous les jours, de même que le vainqueur de l'étape à son arrivée. Six coureurs sont également tirés au sort pour être contrôlés quotidiennement », écrit Mathilde Bouquerel dans un article à Franceinfo, paru en 2023. D'autres contrôles ont également lieu : « Il y a aussi les contrôles inopinés, mais assez fréquents, le matin ou le soir », affirme Pascal Eeckhout, officier des contrôles antidopage lors d'un entretien avec actu.fr. L'ITA (International Testing Agency), agence mandatée par l'Union Cycliste Internationale (l'UCI) pour les contrôles dans la lutte contre le dopage, prévoyait de récolter 600 échantillons de sang et d'urine lors de la 111ème édition du « TDF » selon Ouest-France.
En plus des contrôles d'urine et de sang, l'ITA procède également à des contrôles mécaniques aux rayons X sur les vélos des cyclistes.
Si les coureurs sont soumis à de forts contrôles pendant les courses, ils le sont tout autant en dehors. En effet les coureurs sont soumis au système d’administration et de gestion antidopage (ADAMS).
Le Système d’administration et de gestion antidopage (ADAMS) a été conçu dans ce but. ADAMS est un instrument de gestion en ligne qui simplifie l’administration des opérations antidopage des partenaires et des sportifs au quotidien. Source : Site officiel AMA (Agence Mondiale de lutte Antidopage).
Ce système est invasif dans la vie des athlètes comme l'explique l'ancien coureur professionnel Loïc Chetout sur la chaine YouTube « GCN en français » : « Sur ce calendrier chaque sportif doit renseigner une adresse où il est disponible au moins une heure par jour [...] tout au long de l'année [...] pour les contrôles antidopage inopinés. [...] Tu es traité clairement comme un criminel. [Néanmoins] les coursiers l'acceptent parce qu'il y va de l'image du cyclisme. »
Ces contrôles sont ils fiables ?
L'ensemble des contrôles biologiques (urinaires et sanguins) sont envoyés dans un laboratoire à Lausanne par une entreprise tous les 2 jours, assurant le bon acheminement des tests.
Olivier Banuls, chef de la section cyclisme à l'ITA, déclare au media actu.fr que l'ITA « améliore la qualité des contrôles. [...] Toutes les évolutions scientifiques sont prises en compte. [...] Si un jour, on entend parler d’une substance, l’Agence mondiale antidopage pourra la rajouter sur la liste des produits interdits ou non. » Voilà de quoi rassurer les fans !
Et les coureurs, ils en pensent quoi ?
Les coureurs sont plutôt pour les contrôles antidopage stricts car il y va de l'image du sport, très abimée par les nombreuses affaires de dopage qui l'ont touché notamment avec l' « affaire Festina ». Pour le bien de leur sport et pour effacer cette image de « sport de dopés », les cyclistes acceptent ces contrôles à répétition. Toujours interrogé par le média actu.fr, Pascal Eeckhout, officier des contrôles antidopage explique qu' « avant, lors des contrôles, certains coureurs pouvaient dire « encore moi ? » Aujourd'hui, c'est tout à fait différent, les coureurs sont contents, nous remercient. Cela se passe toujours très bien. »
Le sport est une pratique qui inspire et qui émerveille. Le niveau de la discipline ne cesse d'augmenter et les performances des sportifs avec. Nombreux sont ceux qui ont triché pour atteindre des niveaux toujours plus hauts. Cependant, depuis le début des années 2000, les contrôles antidopage s'intensifient, faisant désormais partie du quotidien des athlètes. Alors si le cyclisme, notamment avec l'affaire Festina, a vu son image se dégrader assimilant le cyclisme au dopage, celui-ci est désormais l'un des sports les plus contrôlés. On peut espérer la disparition de cette image néfaste pour ce sport.
Journaliste : E. COLIN
Sources :
Franceinfo / RMC SPORT / Wikipédia / Actu / Ouest France / ADAMS / GCN en français.
Article bien rédigé, clair. Je ne savais pas du tout que le maillot jaune était contrôlé tous les jours, de quoi lever le doute sur la possibilité que Pogacar se dope.