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Les médias, un contre-pouvoir à l'agonie aux Etats-Unis.

Les médias sont depuis toujours considérés comme un « contre pouvoir » :

« Le contre-pouvoir (ou contrepouvoir) est un pouvoir qui s’organise face à une autorité établie. Ce peut être une force politique, économique ou sociale et son rôle a pour effet de restreindre l’exercice du pouvoir en place et de proposer une alternative aux décisions d’une autorité. » Source : Wikipédia.

En effet, à de nombreuses reprises, la presse américaine a remise en cause le pouvoir américain en place. Par exemple lors du scandale du Watergate en 1974, où des journalistes du Washington Post ont révélé que le président républicain Richard Nixon espionnait le QG des démocrates et qu'il enregistrait les discussions au sein de la Maison-Blanche. Ces révélations ont obligé le 36ème président des États-Unis a démissionné.


Portrait officiel de Richard Nixon en 1973. Source : Wikipédia.
Portrait officiel de Richard Nixon en 1973. Source : Wikipédia.

La liberté de la presse permet donc de révéler des faits que le pouvoir souhaite cacher. Elle permet également de donner une information claire, libre et indépendante à la population.

Mais l'élection de Donald Trump a remis en cause cette liberté journalistique. En effet, depuis 1950, c'était l’Association des correspondants à la Maison-Blanche (WHCA) qui géraient les accréditations des journalistes. C'était donc les médias qui géraient eux-mêmes les autorisations. Mais depuis l'élection de Donald Trump à la tête de la Maison-Blanche, ce principe de liberté journalistique a été rompus. Désormais, c'est l'administration de Donald Trump et son équipe de presse qui s'occupent des accréditations. Alors quand un président qualifie les journalistes « d'ennemis du peuple », la crainte se fait grande chez les rédactions pour leur liberté. L'administration Trump a donc pris, par toute logique, le chemin de cette politique qui est de réduire au maximum la voix des journalistes. C'est pourquoi, début février, l'AP (l'agence Associated Press) a été banni des événements de la Maison-Blanche par l'administration du 47ème président des États-Unis, qui accuse l'agence de presse de propager des « mensonges » après avoir refusé d'adopter le terme de « golfe d'Amérique » au lieu de « golfe du Mexique ». Le président États-uniens a d'ailleurs nommé les journalistes de l'agence d' « extrémistes de gauche ». L'AP avec Reuters et Bloomberg a réagi dans un communiqué :

« Il est essentiel en démocratie que le public ait accès à des actualités sur leur gouvernement venant d'une presse libre et indépendante. Toute mesure limitant l'accès des médias au président menace ce principe. » Communiqué de l'AP, Reuters et Bloomberg.

Portrait officiel de Donald Trump en tant que président des Etats-Unis en 2025. Source : Wikipédia.
Portrait officiel de Donald Trump en tant que président des Etats-Unis en 2025. Source : Wikipédia.

Pour remplacer les médias traditionnels, désormais absent du siège de la présidence américaine, l'administration Trump se tourne vers les influenceurs MAGA (Make America Great Again) qui lui sont donc favorable. La jeune porte-parole de l’administration Trump, Karoline Leavitt, a affirmé que la Maison-Blanche « s'adapte » au « nouveau paysage médiatique ».

En plus de se voir exclus des événements se tenant à la Maison-Blanche, les médias traditionnels voient leur liberté journalistique faiblir à la demande de leurs propriétaires, eux-mêmes proche du président américain. En effet, le multimilliardaire américain Jeff Bezos, également propriétaire du Washington Post, a intervenu dans la ligne éditoriale du célèbre journal américain. Le PDG d'Amazon a affirmé dans une note aux équipes de la rédaction que le journal va « écrire tous les jours en soutien et pour la défense de deux piliers : les libertés personnelles et les marchés libres [..] les points de vue s’opposant à ces piliers seront publiés par d’autres » que le Washington Post, a relevé Le Monde. Jeff Bezos avait également demandé à sa rédaction de ne pas appelé à voter pour la candidate démocrate, Kamala Harris « alors que les recommandations de vote par les comités de rédaction sont une tradition aux États-Unis » le rappelle toujours le journal Le Monde.


Jeff Bezos au Pentagone en 2016.
Jeff Bezos au Pentagone en 2016.

Les médias jouent le rôle de contre-pouvoir. Néanmoins, ce principe démocratique semble de plus en plus difficile a assumé par les rédactions qui se voient désormais exclus par l'administration de Donald Trump des événements de la Maison-Blanche. Cette exclusion des médias traditionnels semble donc être une atteinte à la démocratie. Cependant, les médias traditionnels n'ont pas donné leur dernier mot et semble bien vouloir s'opposer aux décisions prises par l'administration américaine. En effet, certains journalistes menacent déjà de démissionner comme Jeff Stein, responsable des pages économiques du Washington Post, qui affirme que « si Bezos tente de s’ingérer du côté des informations, je démissionnerai immédiatement et je vous le ferai savoir » (Le Monde). D'autres comme Peter Baker, journaliste au New York Times, affirme que « rien de tout cela n’arrêtera les médias professionnels de couvrir le président toujours de la manière la plus complète, juste, dure, et inébranlable. Les efforts du gouvernement pour punir les organisations qui lui déplaisent ne stopperont pas le journaliste indépendant ». Le ton est donné, le bras de fer a commencé. Est-ce que l'un va céder ?


Journaliste : E. COLIN.

Sources :

2 Comments

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Thomas
Mar 14
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Malheureusement on frôle de plus en plus la censure aux USA. Croisons les doigts.

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