Un arrêt difficile : les puffs
- H.Alemany
- 14 mars
- 3 min de lecture

Les puffs définitivement interdites en France :
Porté par des parlementaires écologistes depuis 2023, la proposition de loi visant à interdire « les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique » en France, a été votée à l’unanimité par les sénateurs ce jeudi 13 février 2025.
En France, plus de 80 % des jeunes de 13 à 16 ans ont déjà entendu parler des "puffs", ces cigarettes électroniques à usage unique et aux goûts variables, selon ACT-Alliance contre le tabac. L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté à l’unanimité ce jeudi 13 février la proposition de loi visant à interdire ces dernières. Cette mesure a été prise pour « protéger les jeunes des risques de dépendance à la nicotine et réduire leur impact environnemental » selon un communiqué du ministère de la santé sorti le 13 février. Les puffs affectent la santé des adolescents car 47 % des utilisateurs consomment du tabac par la suite, toujours selon l’ACT. Elles ont également un impact écologique : leurs batteries en lithium peuvent se fissurer, libérant des substances dangereuses qui peuvent contaminer les sols et les cours d’eau lorsqu’elles sont libérées dans la nature.
Des jeunes conscients des risques :
A la suite de l’interdiction des puffs en France, certaines personnes croisées dans les rues de Lille le 18 février ont témoigné. La majorité d’entre elles exprime être en faveur de l’interdiction de la puff en France et même les plus jeunes se rendent compte des risques de cette invention. “Les puffs sont très mauvaises pour la santé et cela détruit des vies”, indique Steddy, 16 ans. “On connaît beaucoup de personnes qui fument surtout au lycée et au collège, il y a un coin fumeur, c’est trop vite addictif d'après nous”, soulignent Anna et Gabriel, 14 et 16 ans. De leur côté, Gabin et Luna, 17 ans, estiment que “c’est vraiment mauvais pour la santé et c’est en libre service pour les jeunes”.
Steddy constate des conséquences sur les résultats scolaires de ses camarades fumeurs : “Certains de mes amis avaient de très bonnes moyennes et de très bonnes notes mais après l’achats de puffs, leurs notes ont nettement baissé et elles sont aujourd’hui en chute libre, je suis content que ce soit aujourd’hui interdit et j'espère que cela pourra aider mes amis.” Pour rappel, la vente de puff était interdite aux mineurs. Marguerite, buraliste dans le centre-ville de Lille, indique qu’elle refusait d’en vendre aux collégiens. Ses clients utilisateurs avaient entre 20 et 30 ans.
Est-ce que le puff peut aider à arrêter le tabac ?
Mais certains trouvent quand même quelques inconvénients à l’interdiction des puffs en France. “Je trouve hypocrite d’interdire les puffs, ils nous préviennent que “fumer tue”, l'État ne perd rien, le tabac est un impôt, il prend 80% des impôts”, nous confie Elisabeth, retraitée. “La puff devrait être autorisée pour les adultes mais c’est une bonne chose qu’elle soit interdite pour les moins de 18 ans. De toute façon même si c’est interdit il y aura des réseaux de trafiquants comme le cannabis”, anticipe Ségolène, 23 ans.
“Ça peut aider à arrêter le tabac”, estime de son côté, Samya, 23 ans. A noter malgré tout que d’après Santé Publique France, 47% des utilisateurs consomment du tabac après avoir essayé la puff. Élodie, 37 ans, en est un exemple. Elle confie avoir consommé de la puff pour arrêter de fumer mais être devenue accro aux deux.
Véronique Lemaire, buraliste à “la boutique du fumeur”, remarque aussi que les consommateurs se tournent vers la puff pour arrêter le tabac. Elle-même consommatrice de la cigarette rechargeable, elle trouve pour autant que l'interdiction de la puff est “bien d’un point de vue écologique”. La buraliste avait anticipé cette interdiction : “depuis plusieurs mois, presque 1 an, nous avions déjà arrêté les cigarettes jetables”. Elle ajoute : “il y a donc eu peu d’impact sur le chiffres d’affaires”.
Journaliste : H.Alemany
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Sources : Sénat, Assemblée Nationale et ministère de la Santé
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