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Une cohabitation entre Macron et l'extrême droite ?

Ce 9 juin, entre la victoire flagrante de la liste menée par Jordan Bardella (Rassemblement national) et la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République, nous avons assisté à une soirée particulière. Mais 4 jours après, une question persiste toujours : allons nous assister à une cohabitation entre Macron et l'extrême droite ?

Suite à l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, le président de la République a affirmé sur les réseaux qu'il a "confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures. Ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant." De leur coté les autres partis étaient stupéfaits de cette décision de l'Elysée, mais se sont vite mobilisés à l'exemple de la gauche qui appelle à "un nouveau front populaire contre l'extrême droite", appel signé quelques heures après par de nombreux partis de gauche comme Les Ecologistes, La France Insoumise, Le Parti communiste français ou Le Parti socialiste. Reste à se mettre d'accord sur un programme en commun.

De son côté, la droite souhaite une "union de la droite" mais cela semble plus compliqué. En effet, Marion Maréchal (tête de liste "Reconquête" pour les élections européennes) a été exclu de son parti car elle appelle les électeurs à voter pour l'alliance RN-LR. De son côté le parti de droite gaulliste : les Républicains, semblent divisé. Effectivement, le président du parti a annoncé qu'il "faut une alliance avec le Rassemblement national", mais ces propos n'ont pas plus à tous. Valérie Pécresse déclare "Fidèle à une droite gaulliste et républicaine (...) je n'accepterai jamais aucune compromission avec les extrêmes". Olivier Marleix (patron des députés LR) et Gérard Larcher (président du Sénat et membre du parti) l'appelle à quitter le parti. Un bureau politique du parti l'a exclu des Républicains "à l'unanimité". Mais pour Eric Ciotti : "Aucune des décisions prises à cette réunion n'emporte de conséquence légale. Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérent !".

Comme le déclare le journaliste et créateur de contenu Gaspard G : "En 48h, Emmanuel Macron aura renversé la table du jeu politique français."

Story Instagram du Journaliste - Youtuber, Gaspard G.

Vous l'aurez compris cette décision surprenante du chef de l'état a bouleversé le paysage politique français. Malgré une plausible alliance de la gauche, le RN a désormais le statut de "favori" pour gagner ces élections. Mais quelles seraient les conséquences d'une victoire du RN le 30 juin et le 7 juillet ?


Avec 250 sièges sur 577, le parti d'Emmanuel Macron (Renaissance) est majoritaire à l'Assemblée nationale. C'est pourquoi le gouvernement (les ministres) sont du même bord politique que le président car celui-ci est obligé de choisir un premier ministre (avec qui il constitue le gouvernement) appartenant au parti politique qui a obtenu le plus de sièges à l'Assemblée nationale lors des élections législatives.

Source : Wikipédia.

Voilà donc tout l'enjeu de ses élections législatives, le parti qui obtiendra le plus de sièges gouvernera pendant 3 ans, avant les prochaines élections en 2027.


Mais alors pourquoi le président prend il le risque de mettre au pouvoir le Rassemblement national ?

La 1ère raison pourrait être pour le président de la République de voir son parti obtenir la majorité absolue. Assurément, en 2022, le parti du président avait obtenu la majorité, c'était donc Renaissance qui avait le plus de sièges (comme dit précédemment). Cependant, le parti n'avait pas obtenu la majorité absolue (qui possède plus de la moitié des sièges de l'Assemblée) obligeant donc le gouvernement de Elisabeth Borne puis de Gabriel Attal à réaliser des accords avec d'autres partis (notamment avec le Parti socialiste et les Républicains) ou à utiliser l'article 49 alinéa 3 de la constitution :

"Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un projet de loi des finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session".

La 1ère raison pour le président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale serait donc d'obtenir à l'Assemblée nationale une majorité absolue pour la suite de son quinquennat, lui facilitant grandement la mise en place de son programme (car n'étant plus obligé de réaliser des accords avec d'autres partis ou d'utiliser le "49.3").


Néanmoins, la date choisit par le président pour dissoudre l'assemblée rend perplexe de nombreux politiques. En effet le Rassemblement national a obtenu plus de 30% des votes lors des élections européennes. Pour certains cela ne fait aucun doute, le président souhaite mettre le Rassemblement national à Matignon pour décrédibiliser la politique du parti de Mme Le Pen, et donc préparer les futures élections.

L'Hôtel Matignon, résidence officielle du Premier ministre français.

L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République ce 9 juin a bouleversé toute la scène politique française. Personne ne s'attendait à cette annonce, elle a surpris tout le monde. Les hypothèses des raisons de cette décision de la part de la chef de l'état sont nombreuses. Reste à savoir qui arrivera à l'hôtel Matignon le 7 juillet pour (peut-être) une nouvelle cohabitation dans la 5ème république, après celle de 1997-2002.


Rédacteur : Esteban COLIN

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