La forêt française est-elle en danger ?

Aujourd'hui, la forêt représente 31% du territoire national et ce chiffre augmente chaque année. Cependant, celle-ci est en grand danger à cause de nombreux facteurs.

Mais tout d'abord, revenons sur l'intérêt majeur de notre forêt. Pourquoi est-elle si importante ?

L'arbre pour se développer a besoin d'eau, de minéraux présents dans le sol, du soleil et du dioxyde de carbone (CO2). C'est ce que l'on appelle la photosynthèse. Or, le CO2 est l'un des principaux G.E.S. (Gaz à Effet de Serre). La forêt en absorbant du CO2, lutte donc activement contre le réchauffement climatique. De plus, les arbres sont l'un des principaux producteurs d'oxygène sur Terre, et l'oxygène je ne vous apprendrais rien, est primordiale à la survie de l'espèce humaine. Voilà pourquoi la forêt est si importante et pourquoi il faut la préserver à tout prix.

Schématisation de la photosynthèse.

La forêt est aujourd'hui énormément exploitée, ce qui laisse place parfois à des "coupes rases". Mais son exploitation remonte à bien longtemps, à l'époque des gaulois qui s'en servaient notamment pour se chauffer. On utilisait également son bois pour la construction et les forêts laissaient place aux terres agricoles. La superficie de la forêt française a donc fortement diminué pendant de nombreux siècles mais elle a depuis regagnée beaucoup d'espaces. Pour preuve, au 18ème siècle, elle occupait 8 millions d'hectares. Elle en représente désormais 17.3 millions d'hectares en métropole selon l'ONF (Organisme National des Forêts).

Source : ONF.

Cependant, la forêt doit désormais faire face au dérèglement climatique et à ses aléas de plus en plus fréquents et d'une ampleur toujours plus dévastatrice. Mais ce n'est pas tout, un autre problème est présent et tout autant destructeur : l'Homme.

Et oui, encore lui vous allez vous dire, mais c'est bien le cas. En France de nombreuses forêts sont encore exploitées pour leur bien, le bois. Aujourd'hui, celui-ci est partout dans notre environnement, que ce soit pour le chauffage, la construction ou la production d'électricité. Oui, la production d'électricité, vous avez bien lu. Vous vous rappelez de ses fameuses centrales à charbon dont leur fermeture aura lieu en 2027 ?

Désormais, c'est le bois qui va prendre la relève grâce aux centrales à biomasse. Mais bon, le bois c'est naturel, c'est bon pour l'environnement. Figurez vous que non, c'est pire. Attendez, je vous explique.

Il y a aujourd'hui différentes façons de produire de l'électricité comme le nucléaire, l'éolien, la géothermie, le gaz, le charbon, la biomasse...

Or, pour produire de l'électricité grâce au bois, il faut le brûler mais problème ! Si on brûle le bois, le CO2 qu'avait absorbé l'arbre est libéré. Mais ce n'est pas tout car comme nous l'apprend Hugo Clément et les équipes de son émission "Sur le front", le bois brulé dans ces usines "d'électricité verte" est importé du Brésil. De plus, ce bois est traité avec du glyphosate, pour s'assurer de tuer tout sauf le bois exploité (l'eucalyptus). Pas très verte cette électricité ! C'est pourquoi la sylviculture énergétique est aujourd'hui l'une des énergies les plus émettrice de CO2, devant le charbon selon le Citepa, une association d'expert de la pollution atmosphérique.

Source : Citepa.

La biomasse nous est présentée comme une énergie verte et celle-ci pourrait l'être malgré sa forte émission en CO2. En effet, la quantité de gaz absorbée auparavant par les arbres pourrait compenser le taux de dioxyde de carbone rejeté.

De plus la biomasse est là depuis bien plus longtemps que l'Homme car l'arbre à sa mort se décompose et rejette le CO2 précédemment absorbé. Ce CO2 permet à son tour, la croissance d'autres baliveaux.

Cependant, comme dit plus tôt, la surexploitation de la forêt et la coupe précoce de ses arbres qui n'ont donc pas eu le temps de capter beaucoup de CO2, font de la biomasse l'une des énergies les plus émettrices en dioxyde de carbone (CO2). De plus si on ajoute à cela l'utilisation du glyphosate, l'importation des arbres et donc des émissions de G.E.S. dûs aux transports, la biomasse n'est donc pas aujourd'hui une source d'énergie verte.

Auteur : Richard Mayer.

Le 28 octobre 2022, lors de la "réception des acteurs engagés dans la campagne 2022 de lutte contre les feux de forêts." Emmanuel Macron annonce :

Notre cap c'est de pouvoir replanter 1 milliard d'arbres en 10 ans.

Qu'en est-il vraiment ? Le gouvernement a t-il tenu promesse ?

Tout d'abord, vous vous doutez bien, que vérifier une telle annonce est complexe malgré la réaffirmation constante de cette déclaration de la part du chef de l’État.

Cependant, Hugo Clément et ses équipes sont allées sur le terrain pour voir ce qu'il en est de "ce milliard d'arbres", et ils ont été choqué de voir que les subventions étaient versées à des exploitants forestiers qui utilisaient la "coupe rase" comme moyen d'exploitation.

En fait, les subventions de l’État à ces exploitants forestiers servent bel et bien à replanter des arbres mais malheureusement, avant de les planter, les exploitants coupent l'entièreté de la flore présent sur la parcelle. C'est seulement après cela que les exploitants vont replanter les arbres subventionnés par l'argent public, ce qui laisse place à des paysages comme celui-là.

Coupe rase dans les Landes de Gascogne. Source : wikipédia.

De plus, du fait de leur jeune âge, ces arbres avaient encore de longues années devant eux. Ceux-ci ont donc capté peu de CO2 et n'approvisionneront pas les chaines d'exploitation du bois comme le bâtiment qui est en manque important de matières premières. Ils finiront en copeaux de bois, coupés par d'énormes engins forestiers dégradant l'habitat d'une riche biodiversité et seront finalement brûlés dans des usines de biomasse. On comprend donc que "ce milliard d'arbres" est d'avantage une annonce de "com", qu'une réelle solution pour le reboisement de la forêt française.

Emmanuel MACRON, Président de la République française.

Oui, la superficie de la forêt française est en constante augmentation ces dernières années. Elle possède une précieuse richesse, le bois. Celui-ci est un matériau d'avenir, tant pour la construction, le chauffage, la production d'énergie ou le mobilier. Cependant, si le bois est la plus précieuse richesse de nos forêts, sa surexploitation est sans doute l'un des plus grands dangers pour elles.

L'Homme, le dérèglement climatique et ses aléas menacent nos forêts françaises. Alors faisons en sorte que l'un de nos plus grand atout contre le réchauffement climatique ne disparaisse pas car cela pourra bien être le signe d'un échec profond de l'humanité et la remise en cause de sa survie.

Rédacteur : Esteban COLIN.